01 décembre 2022

INCHALLAH apporte Quatre Chemins dans les rues de Pacot

La rue Casséus, ce 1er décembre 2022, dans les hauteurs de Pacot à Port-au-Prince, s’est transformé en théâtre lors du déroulement de la onzième journée de la 19e édition du Festival Quatre Chemins. Durant cet énième jour, la représentation scénique « InchAllah », une mise en scène de Daphné Ménard, a définitivement plongé l’assistance dans une émotion qui n’en est pas une.

Crédit photo © Kav-Alye Pierre

Pour une toute première lors du déroulement de cette 19e édition dudit Festival, le groupe Cie Sol Scène, auteur d’une performance hors de portée, n’a pas manqué à offrir au public une réalité alarmante dont est confrontée la jeunesse masculine. Une situation qui, de plus en plus, nuise à la quiétude d’esprit des mères haïtiennes ne sachant point à quel Saint se vouer.

Sous la direction de Daphné Ménard, les jeunes acteurs de la Compagnie Sol Scène (Cie Sol Scène) dont Billy Doré, Février Gertrude-Hugh, Edmond Erthon, Schneider René et Kav-alye Pierre, ont présenté, de fort belle façon, cette réalité fiévreuse qui semble être d’actualité pendant longtemps encore.

À se perdre dans la décadence de chaque scène, on ne peut déduire que la vie des jeunes garçons haïtiens se balance entre tueries massives, massacres de toutes sortes et passage brutal vers l’au-delà sous les balles assassines des policiers hors-la-loi ou des bandits légaux.  
Crédit photo © Kav-Alye Pierre


Des notes vocales. Des séquences de vidéos. Le bruit du tambour. Tout scène mettant en vue un quelconque martyre subi par un garçon avait suffi aux acteurs de montrer la malchance et la désolation des mères haïtiennes de porter un fils. Tôt ou tard, l’Etat, à travers ses petits regroupements mafieux, décidera du sort de leur fils.

INCHALLAH, avec son avalanche de talent, continuera sa route ce vendredi 2 décembre. Encore dans les rues de la Capitale, le Festival Quatre Chemins aura à dresser son habitat.

Luckensly LUMA
kenslyluma2002@gmail.com

30 novembre 2022

Un vibrant hommage à Romelson Vilcin

Un mois après son assassinat, plusieurs journalistes ont rendu, ce mercredi 30 novembre 2022, au Champs de Mars, un poignant hommage à Romelson Vilcin,
victime des agents de la Police nationale dans l'enceinte du commissariat de
Delmas 33. 
Fresque de Romelson Vilcin sur la place Dessalines au Champs de Mars. © Djouly MOMBRUN/ BeePost


À cette occasion, une fresque a été dessinée en l'honneur du défunt aux côtés de plusieurs autres journalistes assassinés dans l'exercice de leur métier.


Djouly MOMBRUN

25 novembre 2022

Port-au-Prince : Célébration de la journée de l’ONU ou protestation populaire ?


La journée du 24 octobre marque la célébration de l’entrée en vigueur de la charte de l’Organisation des Nations Unies (ONU), signée le 26 juin 1945 à San Francisco. Cette célébration concerne toutes les agences onusiennes sans distinction aucune. En Haïti, cette journée a été marquée par une énième mobilisation de la population contre l’ingérence de l’international communautaire dans les affaires politiques du pays. Laquelle ingérence a trouvé un prétexte favorable dans la demande d’aide militaire formulée en conseil des ministres dans la soirée du jeudi 6 octobre.

 


La population haïtienne est descendue dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, ce lundi 24 octobre 2022, jour qui marquant le 77e anniversaire de l’entrée en vigueur de la charte de l’ONU, pour dénoncer l’ingérence de l’international communautaire dans les affaires politiques du pays et demander le départ du gouvernement du Premier ministre Ariel Henry.

Il est 11 heures 30 du matin aux environs du Champs-de-Mars, à l’entrée de l’Ambassade de France, des centaines de manifestants sont rassemblés, pancartes en main, les revendications sont claires : « Pour une Haïti digne et souveraine, non à l’invasion d’Haïti » ou encore « Mme La Lime joue la même fonction que celle du gang G9 » de plus, « Etazini egal san ak mizè pèp, Ayiti egal tè libète ak tè Desalin ». Ces propos revendicatifs étaient, parmi tant d’autres,  les slogans que scandaient les manifestants et qui ont donné le ton à la mobilisation.

À l’instar de la cérémonie du Bois Caïman, s’est tenue une cérémonie avant le départ de ce mouvement revendicatif. Symbole multiséculaire dans les luttes populaires en Haïti, un vèvè représentant Bawon Samdi est dessiné sur le sol par deux vodouisants entourés par la foule.

L’itinéraire est tracé. C’est le coup d’envoi !

Du Champs-de-Mars en passant par Nazon et Delmas, les locaux du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) constituent le point d’arrivé.

Tout au long de la marche, les manifestants lancent des propos traduisant leur mépris et leur dégoût vis-à-vis du BINUH et du gouvernement haïtien qui, pour eux, cautionnent une énième occupation étasunienne. En effet, ils se montrent solidaires à la Fédération de Russie et la République Populaire de Chine qui, selon eux, sont les seules vraies amies d’Haïti. Certains dans la foule brandissent le drapeau russe devant l’enceinte de l’Ambassade du Canada qu’ils considèrent aussi comme un ennemi du pays, puisque ce dernier fait partie du CORE Group.

Aussitôt cette destination atteinte, sur la route conduisant à l’entrée du BINUH, plusieurs unités de la Police nationale rendent le passage inaccessible. De là, outre les injures proférées à l’encontre des policiers, qualifiés d’esclaves du système, les manifestants, dans un discours harmonieux, trouvent inappropriée la décision prise par le conseil de sécurité de l’ONU  sur la crise qui sévit actuellement dans le pays. Décision, selon eux, ne peut pallier la montée en puissance des bandes armées sur le territoire national.

Enfin, vers les 5 heures de l’après-midi, la manifestation est quasiment arrivée à son terme, les protestataires rebroussent chemin et s’évaporent dans les rues de la zone métropolitaine.

Une journée de plus. Une Manif de plus en Haïti.



Djouly MOMBRUN 

INCHALLAH apporte Quatre Chemins dans les rues de Pacot

La rue Casséus, ce 1er décembre 2022, dans les hauteurs de Pacot à Port-au-Prince, s’est transformé en théâtre lors du déroulement de la onz...